Bilan 2024 et perspectives 2025 pour le secteur de la construction au Québec : Réussites et défis

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Le 11 décembre 2024 Par Richard DesRochers
Le secteur de la construction au Québec reste un moteur économique essentiel, mais il a dû faire face à plusieurs défis en 2024. Entre la hausse des coûts, les enjeux environnementaux et la pénurie de main-d’œuvre, l’industrie a dû faire preuve d’adaptabilité. Cet article propose un retour sur l’année écoulée et des perspectives pour 2025, en mettant en lumière les tendances, les projets majeurs et les défis à venir.

Bilan 2024 : Entre résilience et adaptation

L’année 2024 a été marquée par une conjoncture économique toujours difficile, avec des hausses des coûts et des changements dans les priorités des consommateurs et des entreprises. Cependant, le secteur a également montré une grande capacité à innover et à s’adapter à un environnement en constante évolution. Voici les points clés de cette année :
  1. Performance économique
    • Investissements en baisse : En 2024, les dépenses en construction résidentielle ont atteint 30,2 milliards de dollars, soit une baisse de 12,3 % par rapport à 2023. Cette diminution s’explique en grande partie par une inflation persistante et des taux d’intérêt élevés.
    • Rénovations dominantes : Près de 58 % des investissements résidentiels ont été consacrés à des projets de rénovation, soulignant une préférence marquée pour l’optimisation des espaces existants en réponse à la flambée des coûts de nouvelles constructions.
  2. Grands projets
    • Le Réseau express métropolitain (REM) a continué de progresser, consolidant sa place comme un investissement structurant pour le Grand Montréal.
    • Le projet du tramway de Québec, bien qu’encore sujet à des critiques, a continué d’avancer avec pour objectif d’améliorer la mobilité dans la capitale.
  3. Défis pour les entrepreneurs
    • Défaillances en hausse : En 2024, près de 1 250 entreprises du secteur ont fermé leurs portes, souvent en raison des hausses des coûts des matériaux et des retards dans les approvisionnements.
    • Pénurie de main-d’œuvre : La construction continue de souffrir d’un manque de travailleurs qualifiés, avec un besoin de 11 000 travailleurs supplémentaires pour répondre à la demande croissante.
  4. Technologies et durabilité
    • L’adoption des technologies telles que le BIM (Building Information Modeling) et l’utilisation de drones pour l’inspection des sites ont continué de croître.
    • Les pratiques de construction durable ont pris de l’ampleur, avec une demande accrue pour des bâtiments à faible empreinte carbone, en réponse aux préoccupations environnementales.

Impact de la baisse du taux directeur sur la construction

Le 11 deécembre 2024, la Banque du Canada a annoncé une réduction importante de son taux directeur à 3,25 %, une baisse de 50 points de base, visant à soutenir la croissance économique et à maîtriser l’inflation. Cette décision a des répercussions directes sur le secteur de la construction. Avec la baisse des taux d’intérêt, les coûts d’emprunt pour les projets de construction pourraient se stabiliser, ce qui faciliterait le financement des nouveaux projets et la relance de la construction résidentielle. Cette baisse devrait stimuler la demande, notamment dans les secteurs de la construction résidentielle et commerciale, contribuant à la reprise des mises en chantier pour 2025.

Perspectives 2025 : Croissance et modernisation

Alors que 2024 touche à sa fin, 2025 s’annonce comme une période de reprise modérée mais essentielle. Les prévisions indiquent une augmentation des mises en chantier, soutenue par des innovations technologiques et un accent renouvelé sur la durabilité. Les entrepreneurs devront néanmoins surmonter plusieurs défis persistants. Voici les attentes pour l’année à venir :
  1. Reprise des mises en chantier
    • L’APCHQ prévoit une hausse de 14 % des mises en chantier pour 2025, avec une estimation de 45 500 nouvelles unités. Cette croissance est attribuée à la stabilisation attendue des taux d’intérêt et à une reprise progressive de la confiance des consommateurs.
  2. Innovations structurantes
    • Matériaux innovants : L’utilisation de béton bas carbone et de bois lamellé-croisé (CLT) sera au centre des nouvelles constructions, répondant aux impératifs environnementaux.
    • Automatisation : Les chantiers québécois adopteront de plus en plus des robots pour accomplir des tâches répétitives, permettant ainsi d’optimiser les coûts et de réduire les délais de construction.
  3. Projets majeurs
    • Parc éolien au Saguenay–Lac-Saint-Jean : Ce projet ambitieux de 3 000 MW, en partenariat avec des communautés autochtones, fera du Québec un leader mondial de l’énergie renouvelable.
    • Infrastructures municipales : Plusieurs villes, dont Québec et Laval, investiront massivement dans la modernisation des routes et des infrastructures de transport pour soutenir la croissance urbaine et répondre aux besoins de mobilité.
  4. Défis persistants
    • Pénurie de main-d’œuvre : Malgré les initiatives de recrutement et la formation continue, le Québec continuera de souffrir d’un manque de travailleurs qualifiés. Attirer davantage de femmes et de jeunes dans le secteur sera crucial.
    • Compétition internationale : Les entrepreneurs québécois devront faire face à une concurrence accrue, particulièrement dans le domaine des technologies de construction et des projets à grande échelle.

Statistiques et études clés

Les données récentes offrent une vision claire des enjeux et des opportunités du secteur. En 2025, les entrepreneurs et décideurs devront s’appuyer sur ces chiffres pour orienter leurs stratégies et rester compétitifs. Voici quelques statistiques clés pour mieux comprendre la dynamique actuelle :
  • En 2024, les dépenses totales dans le secteur de la construction ont représenté environ 13 % du PIB québécois.
  • Le Québec a enregistré une augmentation de 22 % des projets certifiés LEED, illustrant l’engagement croissant pour des constructions plus durables.
  • La rémunération horaire moyenne dans la construction a atteint 42,50 $, en hausse de 5 % par rapport à 2023, selon la Commission de la construction du Québec (CCQ).

À retenir...

Malgré les défis rencontrés en 2024, le secteur de la construction au Québec reste un pilier économique solide et résilient. Avec des perspectives prometteuses pour 2025, basées sur l’innovation, les grands projets et une attention renouvelée à la durabilité, l’industrie doit continuer à s’adapter et à évoluer. Les entrepreneurs québécois ont une opportunité unique de façonner l’avenir du secteur tout en contribuant à la croissance économique et à la transition énergétique durable.

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